DES GUATÉMALTÈQUES CONTRE TAHOE RESOURCES DEVANT LA COUR D’APPEL DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE ; UN RAPPEL QUE LE CANADA SE DOIT DE PROMOUVOIR LA JUSTICE
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Mercredi, 2 novembre, 2016
VANCOUVER/TORONTO/OTTAWA/MONTRÉAL/GUATEMALA
Le 1er novembre, la Cour d’appel de la Colombie-Britannique a entendu le cas de sept Guatémaltèques ayant entamé une poursuite civile contre Tahoe Resources, une compagnie américano-canadienne. Le personnel de la compagnie de sécurité privée de Tahoe Resources a blessé et tiré à bout portant sur sept victimes qui tentaient de fuir les lieux pendant une manifestation pacifique à l’extérieur de la mine d’argent Escobal en avril 2013.
En juin 2014, les hommes ont engagé une action en justice contre la minière au Canada, mais, en novembre 2015, un juge de la Cour Suprême de la Colombie-Britannique a refusé la plainte disant que celle-ci devait d’être entendue au Guatemala.
« La décision prise au mois de novembre 2015 a complètement ignoré le fait que le Guatemala a l’un des plus hauts taux d’impunité dans le monde », a dit Jackie McVicar de United for Mining Justice. « La possibilité de poursuivre l’homme qui était alors chef de sécurité, sans oublier la compagnie elle-même, devant la justice guatémaltèque pour son rôle dans les attaques est faible considérant la manière dont les autorités officielles se sont engagées à assurer l’impunité dans ce cas précis ».
Ne serait-ce que deux mois après cette décision, le suspect principal du cas criminel au Guatemala, un ancien chef de sécurité pour Tahoe Resources, Alberto Rotongo, a fui le pays. Cinq policiers ont été accusés d’avoir participé à élaborer son évasion.
« Il ne s’agit pas d’une histoire de ‘’quelques pommes pourries’’ comme le gouvernement canadien et l’industrie ont essayé de le dépeindre » a dit Jennifer Moore, la coordonnatrice du programme latino-américain de MiningWatch Canada. « De plus en plus de communautés dans la région font face à une répression violente en raison de leur opposition aux préjudices des compagnies minières canadiennes qui, elles, profitent de lois favorables et d’un ferme soutien de la part des autorités canadiennes ».
Des milliers de résidents ont pacifiquement exprimé leur opposition au projet de Tahoe Resources au Guatemala malgré les menaces violentes. Un rapport récent émis par le projet Justice et Responsabilité de l’Université York retrace des centainesde meurtres, de blessures, d’arrestations arbitraires et de détentions au travers de l’Amérique latine dans les 15 dernières années près de projets miniers canadiens et cite la faiblesse du gouvernement canadien à intervenir pour arrêter la violence employée par les compagnies.
La poursuite contre Tahoe Resources n’est pas la seule initiative du genre menée au Canada dans l’espoir de trouver justice pour les communautés affectées par les opérations minières canadiennes à l’étranger. En 2010, un autre groupe de victimes guatémaltèques a déposé une poursuite en Ontario contre Hudbay Minerals pour meurtre, coups de feu causant des blessures sérieuses et viol près de sa mine de nickel Fenix. En 2014, des victimes érythréennes ont ouvert un cas civil en Colombie-Britannique contre la compagnie Nevsun, l’accusant d’avoir été complice de recours au travail forcé, de crimes contre l’humanité et d’autres abus de droits humains à la mine Bisha. Au début du mois d’octobre, une Cour a statué que le cas de Nevsun pouvait procéder au Canada et des dizaines de victimes se sont manifestées.
« Notre gouvernement doit clarifier que le Canada est une plateforme appropriée pour de tels cas. Les gens qui ont subit des préjudices de la part des compagnies canadiennes font toujours face à des barrières importantes lorsque vient le temps de demander des comptes et de trouver justice devant une Cour canadienne », insiste Ian Thomson de KAIROS Canada.
Les demandeurs sont exposés à des risques considérables lors de ces poursuites et ceux-ci doivent endurer un long processus légal pendant l’avancement de leur dossier. Dans le cas de Hudbay, Angélica Choc, une demanderesse clé, a fait face à une attaque violente chez elle, au Guatemala, en lien avec ses démarches pour que justice soit faite suite au meurtre de son mari.
En solidarité avec les Guatémaltèques qui mènent courageusement ce procès contre Tahoe Resources, a été organisé un rassemblement de solidarité devant le palais de justice le 1er novembre dernier. « Nous devons démontrer notre indignation devant la répression et la violence auxquels ils doivent faire face et signaler l’urgence avec laquelle les autorités et Cours canadiennes doivent s’attaquer au problème » a dit Steve Stewart, un membre de Vancouver Mining Justice Alliance.
Pour plus d’information et de contexte entourant ce procès et pour avoir une vue plus large du combat quotidien de la communauté, visitez www.tahoeontrial.net (information en anglais).
Contacts :
• Vancouver – To request an interview, please contact Steve Stewart, Mining Justice Alliance at (778) 874-0539 cjgreenbeans@gmail.com
• Toronto – Rachel Small, Mining Injustice Solidarity Network, (647)-769-2472 mininginjustice@gmail.com
• Ottawa – Jen Moore, MiningWatch Canada (613) 569-3439 jen@miningwatch.ca
• Ottawa – Ian Thomson, KAIROS Canadian Ecumenical Justice Initiatives (613) 235-9956 x 222 ithomson@kairoscanada.org
• Montréal – Jeanne Ricard, Projet Accompagnement Québec-Guatemala (514) 495-3131 paqg[@]paqg.org
• Montréal – Jackie McVicar, United for Mining Justice (902) 324-2584 unitedforminingjustice@gmail.com
• Guatemala – Lisa Rankin, Maritimes-Guatemala Breaking the SIlence Network +011 502 4906 5626 btscoordinator@gmail.com
jeu, 11/03/2016 – 12:21 — PAQG