Revue de presse septembre/octobre 2011 sur les féminicides
- Amnistie Internationale appelle au respect des droits sexuels et reproductifs
- «La violence contre les femmes n’est pas naturelle», une campagne CONAPREVI
- Selon les chiffres de l’INACIF, il y a déjà eu 579 fémicides cette année
- Rapport spécial de l’ONU : la violence contre les femmes doit être inacceptable
Appel à la CC afin de maintenir en vigueur tous les articles actuels de La loi contre le Fémicide
GAM a signalé une augmentation du nombre de meurtres de femmes en 2011
Revue de presse septembre/octobre 2011 sur les féminicides
- Amnistie Internationale appelle au respect des droits sexuels et reproductifs
- «La violence contre les femmes n’est pas naturelle», une campagne CONAPREVI
- Selon les chiffres de l’INACIF, il y a déjà eu 579 fémicides cette année
- Rapport spécial de l’ONU : la violence contre les femmes doit être inacceptable
Appel à la CC afin de maintenir en vigueur tous les articles actuels de La loi contre le Fémicide
GAM a signalé une augmentation du nombre de meurtres de femmes en 2011
Amnistie Internationale appelle au respect des droits sexuels et reproductifs
Amnistie Internationale (A.I.) a appelé les gouvernements d’Amérique latine et des Caraïbes à promouvoir, de toute urgence, des plans concrets afin d’assurer l’accès aux droits sexuels et reproductifs des femmes, des adolescentes et des jeunes filles.
En la Journée pour la Dépénalisation de l’Avortement dans la région, Amnistie Internationale a souligné que restreindre l’accès aux droits sexuels et reproductifs met gravement en danger les droits humains des femmes et des filles ; et a qualifié de «honteux » le fait que dans une région où la grande majorité des Etats ont ratifié la Convention de Belém do Pará, ces droits ne sont pas respectés.
Selon nos informations, dans la plupart des pays où une femme, ou une fille, est enceinte suite à un viol, l’Etat les contraint à poursuivre leur grossesse ; action qualifiée de cruelle, inhumaine et dégradante par Amnistie Internationale.
En accord avec la société, les conséquences de ces décisions sont plus que lamentables ; d’ailleurs, beaucoup d’entre elles tentent de se suicider ou décident de se faire avorter de manière clandestine, ce qui menace leur propre vie.
A.I. a indiqué que, dans la région où il y a le plus d’inégalités, les avortements clandestins touchent principalement la vie des femmes et des filles vivant dans la pauvreté, et, dans divers endroits du continent, A.I. a constaté de graves violations des droits humains puisque l’accès à cette pratique, dans un cadre sûr et légal, est interdit ou restreint.
L’institution internationale a souligné que, malgré de légères avancées dans ce domaine, la réalité dans les pays de la région est triste puisqu’il existe toujours des lois contre l’avortement. Par ailleurs, bien que dans la plupart des pays l’avortement soit autorisé dans certaines circonstances, dans la pratique la loi n’est pas respectée, ce qui conduit à des conséquences graves pour les femmes et les filles.
Selon les informations de A.I., les États n’ont pas comme priorité le respect de leurs propres lois et n’assurent pas l’éducation et la diffusion du droit des femmes et des filles en matière de santé sexuelle et reproductive. Cela met leur vie en danger.
Amnistie Internationale se joint à la campagne régionale, promue en Amérique latine et dans les Caraïbes : « l’éducation sexuelle pour décider, des contraceptifs pour ne pas avorter, l’avortement légal pour ne pas mourir. »
Les États de cette région ont le devoir et l’obligation de respecter et de promouvoir les droits des femmes et des filles toute leur vie, leur intégrité physique, y compris leur protection contre toutes les formes de violence, leur santé, leur éducation, leur information et la non-discrimination.
Au Guatemala, plusieurs organisations ont exigé du gouvernement et des autorités sanitaires et culturelles qu’ils mettent en place un système d’éducation sexuelle complète, laïque et scientifique, dans les programmes scolaires. Cependant, malgré leurs efforts, rien n’est encore parvenu aux salles de classes.
CERIGUA, LE 28/09/11
«La violence contre les femmes n’est pas naturelle», une campagne CONAPREVI
«La violence contre les femmes n’est pas naturelle» est le nom de la campagne de prévention que la Coordination Nationale pour la Prévention de la Violence familiale et la violence contre les femmes (CONAPREVI) a fait parvenir aux médias, aux instances judiciaires et aux organisations sociales, dans la ville de Quetzaltenango.
Le but de cette campagne est de diffuser des messages en faveur d’un changement d’attitude envers le respect, l’intégrité et la vie des femmes dans leur diversité socioculturelle et leurs différentes étapes, a expliqué la directrice du bureau régional de la CONAPREVI, Marleny Mejia.
Après avoir pris connaissance des résultats de l’étude sur les croyances et les coutumes de la population au sujet de la violence contre les femmes, faite en 2009, dans sept provinces du pays, et qui fournissent des éléments importants pour la stratégie de communication en faveur d’un changement, la campagne a débuté. Meija a affirmé qu’elle entre notamment dans le cadre des actions envisagées dans le Plan National de Prévention et d’Elimination de la Violence Familiale et de la Violence faite aux Femmes 2004 – 2014.
Selon les chiffres de l’INACIF, il y a déjà eu 579 fémicides cette année.
La mort violente de femmes a atteint des proportions qui auraient été inimaginables auparavant. Les vies de mères, filles, étudiantes et professionnelles ont été massacrées par une excroissance de sadisme et de brutalité.
RAUL CHAVEZ, LE 29/09/11
Selon les chiffres de l’INACIF, il y a déjà eu 579 fémicides cette année
Selon les chiffres de l’Institut National des Sciences Judiciaires (INACIF), cette année, il y a eu 579 fémicides, dont 369 par arme à feu, 43 par arme blanche, 132 par étranglement et 21 par démembrement : un acte atroce que les autorités attribuent à des pervers avides de notoriété criminelle.
Les crimes enregistrés jusqu’à présent ont eu lieu à Mixco, Villa Nueva et dans le sud de la capitale, selon le centre de surveillance du Groupe d’Appui Mutuel (GAM), qui dénombre également 56 cas de massacres d’hommes cette année.
Septembre est le mois où le plus de fémicides ont été perpétués: six, tous commis contre des femmes de moins de 25 ans, dont les membres ont été coupés avec divers outils, dans certains cas avec une précision quasi chirurgicale et, dans d’autres, sous forme de boucherie. Dans les villages affectés par ces crimes, le silence règne et les voisins n’osent pas parler.
Le 3 septembre, les corps découpés des sœurs Sarah Fabiola et Karen Mishell González Rodríguez, filles de pasteur, ont été retrouvés près d’une rivière dans la zone 18. Les indices trouvés mèneraient à une guerre des gangs.
Le 22 septembre, les parties du corps de Damaris Sarai Galicia Tzul, 14 ans, ont été retrouvées à divers endroits de la colonie Villalobos 1 et 2, zone 12. Il s’agissait d’une jeune femme qui était au chômage depuis trois mois.
Deux autres femmes, dont une identifiée comme Natalie Rosario Hernandez, 16 ans, ont été retrouvées sous le pont de Belice dans la zone 6.
Claudia Hernandez, directrice adjointe de la Fondation des Survivants, une institution qui apporte son soutien aux familles des victimes de tels actes, qualifie de « misogynes » et de « lâches » leurs meurtriers.
La militante indique que l’une des conséquences les plus malheureuses de cette violence est que les enfants des victimes sont laissés sans aucune protection parentale. En outre, chaque fois un tel événement se produit, beaucoup d’enfants sont parmi les curieux, ce qui, en quelque sorte, les rend insensibles.
JUAN MANUEL CASTILLO, ANA LUCÍA GONZÁLEZ Y CORALIA ORANTES, WWW.PRENSALIBRE.COM, LE 02/10/11
Rapport spécial de l’ONU : la violence contre les femmes doit être inacceptable
La porte-parole spéciale de l’Organisation des Nations Unies (ONU) sur la violence contre les femmes, Rashida Majoo, a affirmé que le phénomène était omniprésent, en se référant aux filles et aux citoyennes qui vivent au quotidien dans un continuum de violence machiste.
Lundi, Majoo a présenté son rapport annuel sur la question devant l’Assemblée générale de l’ONU. Dans son discours, elle a soutenu que toute expression de violence faite envers les femmes devait être inacceptable, tant par la société que par les gouvernements.
Les différentes formes d’attaque ou de violation des droits des femmes sont la cause et la conséquence de la discrimination, de l’inégalité des sexes et de l’oppression, a ajouté la fonctionnaire internationale.
La lutte pour exiger le respect des garanties des femmes reste un défi collectif. Les communautés et les sociétés du monde entier devraient les aider à vivre une vie sans violence, a souligné la porte-parole spéciale de l’ONU.
L’experte a appelé les gouvernements à mettre en œuvre des mesures pour prévenir la violence contre les femmes et les féminicides ; en particulier celles en faveur d’un renforcement des enquêtes criminelles et de la pénalisation de ceux qui commettent de tels crimes.
Un des sujets les moins abordés, par les gouvernements et les systèmes judiciaires, est la « réparation » faite aux victimes. Très peu de violeurs sont punis, mais en plus la plupart des survivantes ne reçoivent aucune aide psychosociale, a conclu Majoo.
CERIGUA, LE 10/10/11
Appel à la CC afin de maintenir en vigueur tous les articles actuels de La loi contre le Fémicide
La procureur générale Claudia Paz y Paz et la directrice exécutive de la CONAPREVI, Fabiola Ortiz, accompagnées par les représentants du mouvement des femmes au Guatemala, ont fait valoir leurs arguments devant la Cour Constitutionnelle (CC) de pourquoi ils devraient laisser en place tous les articles de la loi contre le féminicide, après qu’un groupe d’avocats ait déposé un recours contre trois d’entre eux.
Lors d’une audience publique tenue le mercredi 5, dans la Salle de la CC, Roméo Gonzalez a dénoncé la Loi contre le Fémicide comme manquement au principe d’égalité inscrit dans la Constitution de la République ; selon lui, elle doit donc être déclarée anticonstitutionnelle.
Gonzalez a également fait valoir que la violence contre les femmes devait rester dans le cercle privé et devait être considérée comme une affaire de famille. Arguments qualifiés de subjectifs et sans fondements par la procureur générale.
La chef du ministère public (MP) a rappelé que la violence sexiste était un problème de sécurité publique et, qu’elle a été caractérisée dans la Loi contre le Féminicide et les autres formes de violence contre les femmes, afin que l’Etat prenne en charge sa prévention et sa surveillance, et sanctionne les diverses infractions faites découlant de la haine des femmes ; même le simple fait d’être misogyne.
Paz y Paz a demandé à ce que les juges de la Cour Constitutionnelle qui ont rejeté la demande d’anti-constitutionnalité de Gonzalez et des deux autres avocats de Quetzalteca, soient condamnés, en plus de recevoir une amende.
Fabiola Ortiz, responsable de la CONAPREVI, a souligné que la Loi contre le Féminicide a été promulguée conformément aux traités internationaux, tels que la Convention de Belém do Pará et la Convention sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination à l’Egard des Femmes (CEDAW), et qu’ils ont été signés et ratifiés par l’État guatémaltèque.
CERIGUA, LE 04/10/11
GAM a signalé une augmentation du nombre de meurtres de femmes en 2011
Le nombre de morts violentes, signalées par le Groupe d’appui mutuel (GAM), a montré une baisse des taux d’homicides ; toutefois, le nombre de crimes contre les femmes semblent avoir augmenté et sans condamnation significative de leurs coupables, a déclaré le directeur du GAM, Mario Polanco.
Polanco, qui a présenté le rapport mensuel sur les droits humains et les actes de violence, basé principalement sur des rapports de presse, a déclaré que les crimes de femmes guatémaltèques ont augmenté de 7.6% en septembre, par rapport au mois d’août.
2009 a été l’année où il y a eu le plus de meurtres au Guatemala entre janvier et septembre avec 401 décès ; en 2010, le chiffre est tombé à 332 ; et, en 2011, 359 décès ont été signalés jusqu’en septembre.
Selon le rapport, de la cruauté, de la méchanceté et de la haine ont été constatées dans chacun des crimes commis durant l’année 2011. Dans les cas les plus sanglants, des personnes ont retrouvées démembrées, ou encore torturées, selon des pratiques qui n’existent que dans les pays en guerre. En 2011, 21 femmes ont été démembrées.
Le directeur du GAM a signalé au gouvernement que la lutte contre la violence était une improvisation totale, notamment à cause du changement permanant de titulaires au sein du Ministère de l’Intérieur et de la Police Nationale Civile (PNC) ; cependant, il a reconnu que le nombre d’homicides avait diminué.
Selon Polanco, les crimes contre les femmes sont ceux pour lesquels il y a le moins d’enquêtes criminelles et leur impunité est quasi-totale. Il n’y a eu aucune capture de leurs meurtriers et aucun élément n’a été retenu contre eux.
Pour les cas les plus récents de démembrements, le Ministre de l’Intérieur, Carlos Menocal, les attribue à des gangs ; les jeunes femmes tuées peuvent avoir été impliquées dans ceux-ci ou encore avoir refusé d’en faire partie.
Selon le rapport du GAM, qui ne contient que les crimes caractérisés par une violence extrême, sur un total de 359 femmes assassinées, 54 ont été tuées dans un contexte de massacres, 27 ont été retrouvées avec des traces de torture et 22 ont été démembrées.
Selon les organisations de droit, l’administration Alvaro Colom, sur le point de terminer son mandat, aurait comptabilisé plus de 24.000 meurtres durant sa présidence.
CERIGUA, LE 06/10/11